28/04/2009

La Papalagui un livre plein de bon sens


Si ce n'est mon livre préféré, le Papalagui est sans doute le livre que j'ai le plus envie de partager avec mes amis. On me l'a offert en référence à mon amour (oui je suis LoVe et Amour) pour tout ce qui touche à la polynésie et à la culture maohie. Des fois je reparcours quelques pages comme ça, pour me rappeler, et reconsidérer notre société qui visiblement n'a pas trop appris de ses conquêtes lointaines...

Extrait du livre d'Erich Scheurmann, qui nous rapporte les propos du sage Touiavii qui instruit son peuple pour qu'il ne copie pas le Papalagui, cet étrange homme blanc qui vit en Europe.

"(..)Parle à un Européen du Dieu de l'amour, il fait la moue et sourit. Il sourit de la naïveté de ta pensée. Mais tends-lui un morceau de métal rond et brillant ou un grand papier pesant, aussitôt ses yeux s'éclairent et beaucoup de salive se pose sur ses lèvres. L'argent est son amour, l'argent est son idole. Tous les Blancs y pensent, même quand ils dorment.
Mais aux pays des Blancs, il n'est pas possible de vivre sans argent du lever au coucher du soleil, même pas une seule fois. Sans argent du tout, tu ne pourrais pas apaiser ta faim ni ta soif, tu ne trouverais pas de natte pour la nuit. On te mettrait au fadé poui poui (prison) et on clamerait ton nom dans les nombreux papiers (journaux) parce que tu n'aurais pas d'argent. Tu dois payer, ça veut dire donner de l'argent, pour le sol où tu te promènes, pour l'emplacement où se trouve ta hutte, pour ta natte de nuit, pour la lumière qui éclaire ta hutte. Et pour avoir le droit d'abattre un pigeon ou de plonger ton corps dans le fleuve. Si tu veux te rendre là où les hommes ont du plaisir, où ils chantent et dansent, ou si tu veux demander un conseil à ton frère, il faut que tu remettes beaucoup de métal rond et de papier lourd... Et il te faut même payer pour naître et pour mourir, pour donner ton corps à la terre et pour la grande pierre que l'on roule sur ta tombe en mémoire de toi. Je n'ai trouvé qu'une chose pour laquelle en Europe, on ne prélève pas encore d'argent, une chose que chacun peut commander comme il veut : l'aspiration de l'air. Pourtant, je croirais presque que ce n'est qu'un oubli, et je ne suis pas loin d'affirmer que si on pouvait entendre mes paroles en Europe, on prélèverait aussitôt le métal rond et le papier lourd aussi pour cette action-là. Parce que tous les Européens cherchent toujours de nouvelles raisons de réclamer de l'argent. Sans argent en Europe, tu es un homme sans tête, un homme sans membres. Tu n'es rien. (...)"

ia ora na tahiti nui


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